Bourgeoisie de Basadingen-Schlattingen (TG) – 2016 - Sophie und Karl Binding Stiftung - Umwelt – Soziales – Kultur: Headerbild

Bourgeoisie de Basadingen-Schlattingen (TG) – 2016

Le mieux est l’ennemi du bien : 
la suffisance comme clef du succès

Hier, on visait le développement durable – aujourd’hui, on exige la suffisance en plus. La Bourgeoisie thurgovienne de Basadingen-Schlattingen entretient sa forêt depuis longtemps déjà selon le principe « Le mieux est l’ennemi du bien ». En reconnaissance de la gestion prévoyante de sa forêt, elle reçoit le 30e Prix Binding pour la forêt, doté d’un montant de 200’000 francs.

Le mieux est l’ennemi du bien : la suffisance comme clef du succès 
Demande accrue en bois-énergie, baisse des prix du bois et conduite rationnelle des entreprises forestières mettent aujourd’hui en péril les formes de gestion forestière globale reposant sur des approches écologiques. La coexistence entre exploitation de bois et protection des espèces, appelée gestion intégrée dans le jargon professionnel, perd de son intérêt. L’exploitation intensive ne permet plus aux arbres d’atteindre un âge avancé et ceux-ci sont déjà récoltés durant la première moitié de leur cycle de vie. Les très vieux arbres augmentent pourtant sensiblement la valeur écologique de la forêt. Plus un arbre prend de l’âge, plus il offrira de micro-habitats aux insectes, oiseaux, lichens et autres organismes. De par leurs cavités, fentes, blessures de l’écorce et bois mort du houppier, les arbres-habitats très âgés revêtent une importance vitale pour de nombreuses espèces.

La Bourgeoisie de Basadingen-Schlattingen pense à long terme 
Gérer la forêt en termes de suffisance signifie avant tout exploiter le bois avec modération, tout en ménageant les ressources disponibles. Depuis 1392, la règle suivante est appliquée à la forêt de la Bourgeoisie de Basadingen-Schlattingen : des arbres sont désignés en faveur d’objectifs à long terme et ne doivent pas être abattus. La bourgeoisie thurgovienne a su maintenir, jusqu’à nos jours, cette ligne de conduite basée sur la retenue. Ainsi, elle ne procède à aucune coupe radicale nécessitant l’engagement de gros engins dans les 308 hectares que compte sa forêt. Elle renonce par conséquent sciemment à la maximisation des profits à court terme. Elle place l’entretien individualisé des arbres au premier plan et ne procède à l’abattage des vieux éléments que lorsque ceux-ci atteignent la fin de leur cycle de vie. En 2009, elle a encore renforcé son approche de la suffisance en concluant, avec le service cantonal des forêts, un contrat prouvant l’abandon de l’exploitation de vieux chênes.

Gains pour le futur
Cette limitation volontaire est exemplaire et mérite d’être imitée. En effet, ce qui est perçu aujourd’hui comme un renoncement, produira à l’avenir une plus-value tant économique qu’écologique. La forêt concernée comprend actuellement près de 2500 épicéas, 900 chênes, 300 hêtres et 300 sapins dont la circonférence dépasse les deux mètres. Certains de ces vieux éléments, âgés parfois de deux siècles, sont très appréciés pour la qualité supérieure à la moyenne de leur bois et sont par conséquent appelés arbres de place.

Ces sujets sont également d’une grande importance pour la nature. Le maintien des vieux arbres, combiné à une gestion responsable et modérée de l’aire boisée, a permis le développement d’une forêt étagée et riche en espèces. Le mélange rend la forêt d’une part plus résistante. D’autre part, la structure forestière diversifiée, comportant de nombreux vieux arbres, offre un habitat optimal aux espèces animales et végétales rares. Des lichens pulmonaires prospèrent ainsi grâce au climat particulier régnant au sein de la forêt et la très rare cétoine érugineuse trouve les conditions idéales à son développement sur les vieux chênes. Les produits issus des arbres de place ainsi que les joyaux naturels constituent de véritables gains pour les actions que la Bourgeoisie de Basadingen-Schlattingen entreprend en termes de suffisance. 

La lauréate est un modèle pour le monde forestier
La Fondation Sophie et Karl Binding considère l’approche de la suffisance comme porteuse d’avenir pour satisfaire les besoins des générations futures. C’est pourquoi elle décerne, en 2016, le Prix Binding pour la forêt à la Bourgeoisie de Basadingen-Schlattingen. La lauréate montre de manière exemplaire comment il est possible de gérer avec succès une forêt selon le principe « Le mieux est l’ennemi du bien ». Sa réserve envers les objectifs à court terme lui a permis d’atteindre des plus-values économiques et écologiques à longue échéance – une attitude exemplaire, applicable à d’autres branches également. 

www.bgbs.ch

Matériel à télécharger

Dépliant 
“Le secret du succès de la Bourgeoisie de Basadingen-Schlattingen” (en français). Ce dépliant montre aux professionnels et aux personnes intéressées pourquoi la Bourgeoisie de Basadingen-Schlattingen peut servir d’exemple pour le thème annuel de “suffisance”. Imitateurs souhaités! (PDF 1213 KB)

Brochure
“Weniger ist mehr – Suffizienz als Schlüssel zum Erfolg. Bürgergemeinde Basadingen-Schlattingen”, illustrée, en allemand, avec résumés en français. Les intéressés peuvent commander la brochure auprès de la Fondation ou la télécharger ici (PDF 9226 KB).